Prendre soin des Docteurs

Le Doctorat d’Etat, pour chaque discipline (l’Economie, les Lettres, les Sciences physiques, la Chimie, le Droit, l’Histoire, la Sociologie, la Médecine ou encore la Philosophie), est sans conteste le grade le plus éminent des diplômes universitaires français.

Trop nombreux pourtant sont les docteurs français à souffrir du peu de considération pour leurs travaux, leurs recherches, leur qualité d’analyse, leurs connaissances et le domaine précis pour lequel ils ont consacré leur thèse pendant au moins trois années, avec la solide méthode universitaire, celle qui forme au doute, à la remise en question, mais aussi aux solutions concrètes, opérationnelles et éprouvées.

En Allemagne, aux Etats-Unis et dans bien d’autres pays, un tapis rouge est soigneusement placé sous leur pas, tant leur quête perpétuelle de connaissances et d’innovation est perçue comme un potentiel de développement pour l’économie, pour une ou plusieurs activités, pour une entreprise, un territoire et pour le bien-être individuel. Le choix pour certains docteurs français de partir exercer leur profession à l’étranger y trouve ici une cruelle explication…

Dans un article publié le 19 juin dernier, Le Nouvel Economiste révèle que moins de 2 % des cadres du secteur public sont titulaires d’un doctorat, contre 35 % aux Etats-Unis ou en Allemagne. Quelques lignes plus loin, il y est évoqué qu’aucun ministre du Gouvernement français actuel n’est titulaire de ce haut témoignage de réussite… Est-ce une raison pour oublier nos docteurs ?

Etendre la publication des thèses, créer des connexions entre unités de recherche et réseaux consulaires (Chambres de commerce, d’industrie, des métiers, etc…), employer les investissements publics consacré à l’enseignement supérieur dans le sens d’un véritable « effet cafétéria » (avec des plateformes de partage des dernières avancées, si efficaces dans la Sillicon Valley), donner la possibilité aux entreprises de pouvoir définir des sujets de thèse avec les universitaires, créer un Doctorat européen et mutualiser les recherches au niveau communautaire, créer un prix annuel, régional et départemental, de la meilleure thèse avec la composition d’un jury hétérogène, communiquer dans les médias la liste des plus récents diplômés… Il y a tant d’actions à conduire sans dépenses élevées !

Les docteurs sont nos élites et cet héritage napoléonien doit être préservé, d’autant plus que diplômer d’un doctorat, c’est également reconnaître le mérite après un long travail fourni, un travail en perpétuelle renaissance car systématiquement ouvert aux prochaines recherches. Prendre soin des docteurs, c’est aussi prendre soin de nos universités.

Yann VELLY, Vice-Président des Jeunes UDI de la Marne