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Plaidoyer pour une Francophonie économique, créatrice d’emplois

On a bien vu, lors des événements en Côte d’Ivoire et récemment au Mali que la France est le partenaire privilégié du continent africain et particulièrement des pays avec lesquels nous partageons la langue et une histoire commune.

On a bien vu, lors des événements en Côte d’Ivoire et récemment au Mali que la France est le partenaire privilégié du continent africain et particulièrement des pays avec lesquels nous partageons la langue et une histoire commune.

Cette francophonie a plusieurs aspects.

Il existe une francophonie institutionnelle incarnée par l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), une francophonie culturelle et une francophonie des peuples nées du partage de la même langue et des mêmes valeurs.

Il est temps que soit maintenant reconnue et organisée la francophonie économique qui sera un levier de croissance pour notre pays et de développement pour nos partenaires.

Elle s'appuie sur la notion d'espace économique francophone.

Son périmètre est celui de l'OIF c'est-à-dire 77 pays, et représente 800 millions d'habitants soit 13 % de la population mondiale, 13 % du PIB mondial ,20 % des exportations, 19 % des importations, 22 % des terres habitables et des réserves d’eau potable, et une population jeune et en croissance.

L'affichage de cette réalité statistique ne doit pas occulter qu'il existe, au sein de celle-ci, un marché francophone spécifique de 30 pays, 380 millions d’habitants dont 220 millions de locuteurs français, ciblé principalement sur les pays africains, en croissance et qui ont le français comme langue officielle, co-officielle ou d’usage

C’est un espace où on peut se comprendre et dialoguer du haut en bas quelque soit le niveau de responsabilité et de s'adresser à des consommateurs dans la même langue.

C'est ce « territoire de mission » à développer économiquement tant pour les entreprises françaises que pour les PME africaines dans une optique de partenariat et d'intérêt mutuel bien compris.

La francophonie économique n'a rien de commun avec la « Françafrique », ne défends aucun intérêt particulier et ne peut exister que si elle s’appuie sur une myriade d’acteurs tant en France qu’en Afrique.

Cette francophonie à venir s'appuie sur des atouts solides :

Le partage d’une même langue

Pour l’avenir, il faudra s'assurer que l’apprentissage du français notamment en Afrique suit la progression démographique

L’unité du droit

Le droit français plutôt que le droit anglo-saxon en très forte progression

Des normes techniques communes

Cela reste un combat permanent pour la France et l’Europe et qui conditionne de nombreux marchés

La présence de diasporas

Elles sont doubles : Les unes, en France. Issues de pays francophones et elles ont conservés des liens financiers forts avec leurs pays d’origine. L’autre composée de Français à l’étranger souvent grands acteurs économiques dans leur pays d’expatriation

Une formation conjointe des élites

La fréquentation conjointe des grandes écoles ou des universités créent des liens humains qui facilitent les contacts et les collaborations.

Une force de frappe commune

Tant par le nombre de consommateurs potentiels que par les alliances possibles principalement pour les PME qui disposent de fédérations et de réseaux structurés.

Lors du Sommet des chefs d’Etats de la Francophonie à Kinshasa le 13 octobre 2012, le Président de la République a proposé de faire de la francophonie « un outil au service du développement économique ».

Cette priorité accordée à la Francophonie comme élément de développement économique est partagée par tous les Chefs d’Etat et de gouvernement des pays ayant le français en partage.

Cette approche nouvelle doit se combiner avec la volonté réaffirmée d'encourager une diplomatie d'influence, une « diplomatie économique »

La mobilisation nécessaire des multiples acteurs qu'il faut fédérer et à qui il faut apprendre à travailler ensemble conduit à avoir une vision interministérielle

Sauf à bâtir un périmètre ministériel propre et de découpler cette mission du MAEE, elle pourrait être confiée à une Délégation interministérielle à la francophonie économique

Animé par un Ambassadeur en charge, mais idéalement rattachée auprès du Premier Ministre, cette délégation a pour mission de coordonner l’action des divers services de l’Etat et à la développer en concertation avec des partenaires déjà identifiés.

Elle remplira un rôle de pilotage, d’évaluation, d’animation partenariale, d’expérimentions et de conceptions de politiques spécifiques.

Elle aura surtout à remplir un rôle de coordination.

De nombreux ministères et organismes publics participent, à leur niveau, à la mise en œuvre d’une politique de francophonie économique.

Ces services sont tous parties prenantes du développement de cette politique dans le cadre de leurs compétences propres en cherchant un effet de synergie

Leur collaboration, leur réflexion et leur travail en commun sont les clefs de la réussite.

L’action de cette délégation sera aussi d’organiser une concertation avec les partenaires extérieurs, de les interroger sur les stratégies qu’ils estimeront les plus efficaces et de les faire travailler ensemble.

Ces partenaires sont nombreux et variés : cela va des collectivités territoriales aux fédérations professionnelles en passant par les diasporas, les organismes consulaires, etc.

De culture, d’histoire, de poids différents, ils sont cependant incontournables car eux aussi sont les bras armés de la présence française dans les pays partenaires

Il est temps de créer un organisme coordinateur et un interlocuteur français unique pour nos partenaires étrangers.

C’est le sens de cette proposition qui va dans le sens d’une francophonie assumée, moderne et qui représente un atout fondamental pour la France et l’économie française.

Il est temps d’utiliser cet atout.

Thierry Cornillet,

Rapporteur spécial de l’U.D.I. pour la Francophonie

Président fondateur de l’Association Internationale des Régions Francophones (142 régions de 29 pays)

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